27/03/09 – Castres – Lo Bolegason
C’est pas vrai ?! Les Buzzcocks passent à Castres ?! Les vrais ? Ceux qui chantent « Boredom » ?! Non ?! On y va pour voir ?!
Je ne pouvais pas louper ça, les Buzzcocks, c’était mythique. C’était l’époque du punk, des Slits et des Clash, de Londres et de SEX (la boutique de Westwood), des couleurs criardes et des sons pas clairs, du lynchage de la Reine et des places de concerts pas chères. The Buzzcocks, c’est le groupe qui a organisé le premier concert des Pistols hors de Londres début 76, c’est le premier groupe punk de Manchester, c’est un groupe autoproduit qui va vendre des milliers de disques en peu de temps, qui va voir le départ de son chanteur (Howard Devoto), se faisant remplacer par le guitariste (Pete Shelley), c’est un groupe qui s’en va vers la pop voire la new wave, qui se détruit puis se reforme pour ne plus s’arrêter de tourner...
Je dois avouer que je suis parti avec de gros à priori. « C’est vrai quoi, le temps à passé, ça risque d’être beaucoup moins bien... » Je faisais la vieille aigrie de 20 ans qui n’a pas vécu cette époque mais qui est sûre que c’était mieux avant. Mais j’y suis allé parce que quand même, j’aime bien me la péter en disant que j’ai vu des célébrités.
Je me permets avant tout d’écrire quelques lignes sur les deux premiers groupes pour leur rendre un petit hommage.
Cliff Pulse, c’est du genre de Blink 182 à ses débuts mais en plus mélancolique (beaucoup de chansons semblent parler de rupture, c’est triste). Le chanteur est le sosie de Tom DeLonge et le batteur gère à fond. Ils sont jeunes, y’a du pognon derrière (matos flambant neuf) mais ça se laisse écouter.
Quant à Go ! In Rupture, déjà plus connu eh bien, ma foi, moi qui aime trouver des ressemblances à tout, je dirai que ça ressemble à du Arctic Monkeys moins pop, plus rock, que ce soit au niveau du look, de l’attitude et du son. Mieux en live qu’en écoute sur Myspace...
Mais venons-en au principal. Ca y est, ils arrivent ! Je reconnais Pete Shelley (chanteur guitariste) et Steve Diggle (guitariste) automatiquement. Pete a grossi et est plus petit que ce que je croyais, pensais-je tristement tandis qu’il s’installe au micro juste devant moi.
Oh ! Croyez-moi, mes amis ! Ca ne pouvait pas être mieux avant. Une énergie incroyable, un son qui dépote, une bonne osmose, une set-list longue à tomber (que je ne vous divulguerai pas parce que je ne suis pas Mère Térésa), de la joie, de l’amusement, une large interaction avec le public, des pogos qui cassent les côtes... Welcome in 1977 !
Ils ont principalement joués des chansons des premiers albums (« Orgasm addict », « You tear me up »...), leurs gros succès (« Fast cars », « Ever fallen in love »...) et celles qui rendent dingue le public déjà (un peu) imbibé (« What do I get ? »...).
Steve Diggle fait le show à lui tout seul. Il prend son pied à jouer, ça se voit, il transpire la joie de vivre, sa guitare à la main, le bras qui fait des moulinés comme toutes les grandes rockstars, il sautille, il traverse la scène, il joue avec tout le monde, il s’arrête pour que vous puissiez prendre de belles photos et quand vous lui tendez le pouce pour lui dire Ok Coco, c’est dans la boîte, il vous rend votre sourire.
Pete Shelley est beaucoup plus professionnel dans le sens où il se contente de chanter, gratter un peu sa guitare, sourire du bout des lèvres et lancer quelques coups d’œil assassin à son comparse beaucoup plus en forme que lui. Mais sa voix est toujours au top. Pas comme certain dont je ne citerai pas le nom (John Lydon, alias Johnny Rotten par exemple).
Quant au bassiste et au batteur, tout deux ne faisant pas partie de la formation originelle, ils sont bons, voire excellents. Le batteur jongle avec ses baguettes, fait le robot...
Près d’une vingtaine de chansons plus tard (le rappel dure quand même le temps de 9 tubes), Pete Shelley fait un petit salut au public, pose sa guitare, s’en va tandis que Diggle et les autres continuent un peu le spectacle. Et quand vraiment c’est fini, Steve serre la main au public en délire. Je tends la main aussi, je suis une groupie en puissance. Je lui souris. « Thanks for coming !» me dit-il. Et il me rend mon sourire, sincère et chaleureux. J’en souris encore. Je me suis crû en 1977 pendant plus d’une heure. Elle est pas belle la vie ?